Les entreprises françaises doivent se préparer à un changement majeur en matière de gestion salariale. D’ici 2026, de nouvelles obligations en matière de transparence des salaires entreront en vigueur, imposées par une directive européenne adoptée en mai 2023. Cette initiative vise à lutter contre les inégalités salariales persistantes, notamment entre les femmes et les hommes, et à instaurer une culture d'équité au sein des entreprises.
En France, malgré des avancées législatives telles que l'index de l'égalité professionnelle, les écarts de rémunération demeurent significatifs. Selon l'Insee, les femmes gagnent en moyenne 13 % de moins que les hommes à travail égal, les femmes cadres touchent 6,9 % de moins que les hommes. La directive européenne entend remédier à cette situation en instaurant des obligations de transparence des salaires pour les employeurs.
Mais que signifie vraiment « transparence des salaires » ? Quelles entreprises sont concernées ? Et surtout, quels sont les enjeux, les opportunités et les défis d’une telle réforme pour les directions RH et les dirigeants ? Nous vous répondons dans cet article.
La transparence des salaires consiste à rendre accessibles et compréhensibles les informations relatives aux rémunérations au sein d'une entreprise. Elle vise à garantir l'équité salariale, à prévenir les discriminations et à renforcer la confiance entre employeurs et employés.
Les objectifs principaux de la transparence salariale sont :
En France, plusieurs lois ont été adoptées pour promouvoir l'égalité salariale :
Malgré ces avancées, la transparence salariale reste limitée, et la directive européenne de 2023 représente une étape majeure vers une plus grande ouverture des pratiques de rémunération.
La directive européenne impose des obligations différenciées selon la taille des entreprises :
Les entreprises devront adopter plusieurs dispositions pour se conformer à la directive :
La transparence salariale permet d'identifier et de corriger les écarts de rémunération injustifiés, contribuant ainsi à une plus grande équité au sein de l'entreprise.
En rendant les critères de rémunération clairs et accessibles, les salariés comprennent mieux leur positionnement et les perspectives d'évolution, ce qui renforce leur engagement et leur motivation.
Les entreprises transparentes sur les salaires sont perçues comme plus équitables et attractives, ce qui favorise la rétention des talents et réduit le turnover.
La transparence salariale limite les risques de discriminations fondées sur le sexe, l'origine, l'âge ou d'autres critères, en imposant des pratiques de rémunération basées sur des critères objectifs.
La divulgation des salaires peut engendrer des comparaisons entre collègues et susciter des tensions si des écarts sont perçus comme injustifiés.
Mettre en place une politique de transparence salariale nécessite des ressources pour collecter, analyser et communiquer les données de manière appropriée.
La publication des salaires peut soulever des questions de confidentialité, notamment pour les postes stratégiques ou les rémunérations variables.
Une transparence accrue peut entraîner une augmentation des contentieux si des écarts de rémunération sont contestés par les salariés ou les représentants du personnel.
Mettre en place une politique de transparence salariale ne s’improvise pas. Avant de commencer à divulguer des informations, il est essentiel pour l’entreprise de définir son propre degré de transparence, en cohérence avec ses valeurs, sa culture et sa taille. Certaines structures choisissent de rendre publics tous les salaires, mais une telle démarche peut s’avérer inadaptée aux PME où les postes sont moins standardisés. Mieux vaut s’inspirer de ce que font d’autres entreprises comparables, puis déterminer le niveau de transparence souhaité
Une fois ce positionnement établi, l’entreprise doit préparer sa communication. Il faut donc anticiper les réactions, définir les messages clés à transmettre, choisir les bons porte-parole (direction, RH, managers), et s’assurer que tout le monde est aligné pour accompagner ce changement dans de bonnes conditions.
La première étape concrète consiste à revoir la grille des salaires. Celle-ci doit reposer sur des critères objectifs et partagés : compétences, expérience, ancienneté, périmètre de poste… L’analyse des rémunérations doit être faite poste par poste pour identifier les écarts éventuels et pouvoir les expliquer.
Les offres d’emploi doivent également être mises à jour pour intégrer une fourchette salariale cohérente avec le marché. Cela renforce la crédibilité de l'organisation auprès des candidats, qui attendent de la clarté dès le premier contact.
Enfin, il est indispensable d’anticiper les éventuelles frustrations internes. Si des écarts apparaissent, l’entreprise devra être en mesure de les justifier de façon factuelle. Impliquer les collaborateurs dans la construction ou l’évolution des grilles de salaire peut d’ailleurs faciliter l’adhésion à cette démarche. La transparence n’exclut pas la rémunération variable, tant qu’elle repose sur des critères clairs et non discriminants.
La directive européenne sur la transparence des salaires représente une avancée majeure vers une plus grande équité salariale. Si sa mise en œuvre peut présenter des défis pour les entreprises, elle offre également l'opportunité de renforcer la confiance, d'améliorer l'attractivité et de promouvoir une culture d'égalité. En anticipant ces changements et en adoptant des pratiques transparentes, les entreprises peuvent non seulement se conformer aux obligations légales, mais aussi en tirer des bénéfices significatifs en termes de performance et de réputation.
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